Bienvenue Sicut Erat

Déjà 3 jours que vous vous êtes présenté, certes de manière un peu sibylline, mais ainsi êtes-vous, au présent, déjà des nôtres par votre présentation, tout-à-fait dans le ton.
Bienvenue donc à vous, marin qui semblez avoir bien des choses à nous raconter !
Et prenez votre mal en patience avant de pouvoir entrer plus avant dans les canaux fuégiens, car notre Timonier semble parti en vacances.

Il y a longtemps que le tonneau coincé dans les rochers de Musandam n’est plus relevé (lui non plus) ; il me faudra donc aller poster mon courrier EV lors d’une prochaine escale parisienne… laissant ainsi au Timonier le temps de finir de secouer les cocotiers...

Ainsi donc, le mystérieux Invité se parait-il à l'origine du nom de Sicut Erat...

J'arrive malheureusement un peu tard car il me semble que notre très cher Sicut Erat a supprimé son compte...

J'en suis peut-être le responsable, ne reprenant pied qu'aujourd'hui dans l'utopie patagonne et en suis désolé tant le ton de son message de présentation me paraissait promoteur...

Aarrff...

Invité a écrit:je m'attaque à la prise de l'île par 23 40 50N et 58 30 04E

Ça a l'air sympa cette île : il n'y a que deux maisons et c'est même pas sûr qu'elles soient habitées.

Elle se situe dans le golf d'Oman en face d'un village appelé Qurm, mais je n'ai pas trouvé de nom.

Peut-être est-ce l'occasion de lui en donner un ?

J'espère que nous auront l'occasion de lire bientôt vos aventures

Elevé au lait d'ânesse pour une raison mal élucidée et qui pourrait tout aussi bien être de nature strictement médicale ou révéler une prédestination à l'Imitation (encore que les textes se réfèrent au bœuf et à l'âne, point à l'ânesse).
Elevé également au son des trompettes de cavalerie et des fers martelant les pavés avant qu'ils ne soient remplacés par le discret chuintement des soles des dromadaires sur le sable saharien. Puis…
En Mauritanie, vers le Cap Timiris là où les sables ocres rencontrent les pastels des rivages du Banc d'Arguin avant de se fondre dans les verts et bleus des lagunes, là où les pêcheurs Imragen à bord des vestiges de leurs lanches portugaises naviguent entre les montagnes de mulets desséchés abandonnés sur le sable et dépérissent à l'ombre des stations de désalination japonaises et loin des images qui les montrent gais joueurs au milieu des dauphins.
Au Mali, là où les sables viennent mourir au pied de la falaise de Bandiagara qu'ils n'ont pas encore su franchir et d'où les Dogons - qui ont pris la place des Pygmées chassés plus au Sud, attendent le chaland en faisant tourner leurs biquettes: technique de vieillissement qu'on leur jalouse à Saint Ouen.
Au nord Burkina, destination des dernières caravanes de sel du Mali et où l'on pouvait (peut ?) encore toucher les plaques de sel gemme et croiser le regard fiévreux des caravaniers avant qu'ils ne repartent vers les mines ou, bifurquant vers le forage Christine s'en aillent rejoindre les pâturages de l'Azawak.
Au Niger, où grâce aux carnets de route de Marcel Baudin, j'ai eu la grande joie de naviguer des marches est de l'Aïr jusqu'à l'Adrar Madet, navigation de pleine mer, et d'aller me perdre dans les chaos basaltiques avant de surplomber les 2300 km de sable qui le séparent du lac Tchad. Territoires désormais interdits à ceux qui ne souhaitent pas servir de caution bancaire à l'Aqmi.
Plus à l'Est enfin, là où l'implacable univers minéral de ses marches septentrionales vous pousse à vous replier vers les sables du Rub al Khali ou à faire escale sur les hauteurs pour respirer un peu des effluves africaines, contempler les cocotiers parfois décriés par Monsieur le Consul général lorsqu'ils soulignent à l'obscène la courbe blanche de certains littoraux tropicaux.
Aussi dois-je confesser ici avoir fréquenté ces littoraux, par 2° de longitude Est ou 89° Ouest, et d'autres encore.
Ainsi ai-je parcouru une petite partie de ce monde, aride ou vert et toujours en nomade ou en rêve; des territoires où vivent encore des tribus indiennes - Mosquitia ou Rio Branco, ou d'où "on" les a fait disparaître.
J'ai reçu joies et peines que seule procure la navigation à voile sur l'un des derniers thoniers où mes biceps de mousse ont peiné, peiné….
J'ai des rêves enluminés où claquent au vent les drapeaux tibétains comme les burnous rouges les jours de parade.

Vous voilà donc de retour et c'est une bonne nouvelle !
Votre présentation est d'anthologie et nous fait magnifiquement voyager : MERCI !

François R a écrit: mais je n'ai pas trouvé de nom.
Peut-être est-ce l'occasion de lui en donner un ?

Mina al Fahal

Quel bonheur de lire des textes pareils !
Il y a du René Caillé et du Henry de Monfreid dans ce sublime survol d'une vie rêvraie !
Bien d'accord avec vous : le sable du désert et les fûts tropicaux mènent autant à la Patagonie que le froid et le vent fugéens. Il y a chez de nombreux nordiques, majoritaires sur ce site, des esprits étriqués noyés dans le pisco qui confondent tropiques avec mollesse, et glace avec vigueur, et l'oeuvre de Raspail va souvent dans le sens de leur poil. Vous remettez le climat à sa place: cocotiers brûlés ou berberis gelés n'empêchent pas les Patagons d'être partout chez eux.

Cher Sicut Erat,
Je suis impatient que vous nous décriviez votre avatar !

Je vous souhaite une bonne balade ...

J'aime bien ce jeu des LVP proches et lointains.

modérateur a écrit: Pour un meilleure lisibilité des sujets j'ai du légèrement modifier l'organisation de vos message et de votre/vos présentation(s).

Les amateurs de kayak de production française ou ceux qui suivent de près les expéditions en Tierra del Fuego l'auront reconnu..., mais je conçois qu'on n'en rencontre peu d'exemplaires au large de Managua.
Il tire son nom commun de Delphinapterus leucas et le mien est doté d'une voile et d'un foc que lui permet sa stabilité (que l'on paie avec les bras !).
Voilà, en quelques mots mais je peux être plus bavard s'il le fallait...

Soyez Sicut Erat, soyez donc plus bavard...
Commencer une journée par votre carnet de voyage est une pure joie.

"Il y a chez de nombreux nordiques, majoritaires sur ce site, des esprits étriqués noyés dans le pisco qui confondent tropiques avec mollesse, et glace avec vigueur"

Voyons, voyons, Jean-Baptiste, vous vous égarez... Même si je vous donne raison en ce que le Patagon est partout chez lui!!!

Merci Sicut Erat pour ce parfum de santal, qui évoque l'Arabie dite heureuse, celle d'Henry de Monfreid en effet, mais aussi Rimbaud (encore un crypto-patagon), Corto Maltese, Wilfred Thesiger... sans oublier le Crabe-Tambour soi-même!

Et quant aux "kayaks de production française", dites-moi tout! C'est un de mes nombreux rêves, la Zélande (à défait de l'Hadramaout) regorge de canaux improbables et d'îles désertes, voire de fortins de brique qui n'attendent qu'un conquérant pour y voir flotter un autre tricolore que celui des Provinces-Unies...

Et comme vous semblez bien connaître ces lieux, auriez-vous (je réalise combien le défi est grand) une recommandation patagonne à Dubaï ou je dois me rendre en novembre? Une messe de Toussaint et une gorgée de single malt tirée de ma fidèle flasque ne seraient que des herzats d'héroïsme, et je cherche mieux encore...

Ronan a écrit:Soyez Sicut Erat, soyez donc plus bavard...
Commencer une journée par votre carnet de voyage est une pure joie.

Il est 9h14, Niort s'éveille...

Niort...peut-être. La légation est, elle, en ordre de bataille depuis l'aube. Chaque jour, en effet, guettant au fond de notre jardin le cours majestueux de la Sèvre, nous espérons apercevoir le petit homme couvert d'écorce...
Hélas, notre souverain ne nous a point encore adressé de courrier ce matin.

Archange a écrit:"[i] Et comme vous semblez bien connaître ces lieux, auriez-vous (je réalise combien le défi est grand) une recommandation patagonne à Dubaï ou je dois me rendre en novembre? Une messe de Toussaint et une gorgée de single malt tirée de ma fidèle flasque ne seraient que des herzats d'héroïsme, et je cherche mieux encore...

Dubaï... qui confond rêve et illusion, architecture et tape-à-l'oeil, amusement et débauche...
Je crains qu'il ne vous faille chevaucher jusqu'à Musandam ou nord, ou piquer à l'Est.
Mais ne vous fiez pas à ma mauvaise foi, je suis toujours resté à l'écart de ces territoires urbains et ne suis donc pas le mieux placé pour vous guider. Il doit bien y avoir un Vice-consul résident ? Que dit l'annuaire ?

Archange a écrit:"
Et quant aux "[i]kayaks de production française", dites-moi tout! C'est un de mes nombreux rêves, la Zélande (à défait de l'Hadramaout) regorge de canaux improbables et d'îles désertes, voire de fortins de brique qui n'attendent qu'un conquérant pour y voir flotter un autre tricolore que celui des Provinces-Unies...

Allez fouiner dans le blog du site Plasmor ; vous y re-trouverez la Patagonie à travers le récit de l'expédition de Christian et Mélusine et peut être un bonheur plus tangible à travers un mono ou un bi, avec ou sans voile ; et en tout cas, matière à rêver. Et quand vous serez prêt, je vous attends - un matin de préférence, ou alors à la nuit - pour pêcher le baracuda à la traîne.

Sicut Erat a écrit:Je crains qu'il ne vous faille chevaucher jusqu'à Musandam ou nord, ou piquer à l'Est.

Je partage assurément vos vues sur l'émirat, mais j'aimerais justement profiter un peu de me trouver dans le coin pour voir autre chose que des lamborghinis et des satrapes probablement pédophiles. Musandam dites-vous? Je me renseigne...

Gardez-vous par les temps qui courent de faire référence aux sbires de l’Administration persane dans ce coin du monde…

Ronan a écrit:Soyez Sicut Erat, soyez donc plus bavard...

Elle est proche, mais il faut pourtant la chercher un peu et elle n'est accessible que par la mer. Son entrée est gardée par un rocher sombre et un peu d'écume signale un récif qui se dévoile à peine à marée basse. Vu du ciel, on pourrait imaginer dans le dessin de la cote un vieux couple qui s'enlace, madame avec son chignon, monsieur avec un nez proéminent. Mais on serait intrigué par ces taches blanches rassemblées à l'écart des plages ; une soixantaine. Ces plages ne sont accessibles que par la mer. Elles sont surveillées par une tour de guet où flotte en permanence un drapeau rouge, blanc et vert. La montagne alentour est comme grêlée de grottes, d'une teinte chocolat qui blondit au lever du soleil. Les eaux sont turquoises par mer calme, avec quelques massifs plus sombres là où le sable laisse la place au coraux.
Une soixantaine de taches blanches qu'il faut aller voir…

mefiez vous des taches blanches
ça commence comme cela
bons vents!

Sicut Erat a écrit:

Ronan a écrit:Soyez Sicut Erat, soyez donc plus bavard...

Elle est proche, mais il faut pourtant la chercher un peu et elle n'est accessible que par la mer. Son entrée est gardée par un rocher sombre et un peu d'écume signale un récif qui se dévoile à peine à marée basse. Vu du ciel, on pourrait imaginer dans le dessin de la cote un vieux couple qui s'enlace, madame avec son chignon, monsieur avec un nez proéminent. Mais on serait intrigué par ces taches blanches rassemblées à l'écart des plages ; une soixantaine. Ces plages ne sont accessibles que par la mer. Elles sont surveillées par une tour de guet où flotte en permanence un drapeau rouge, blanc et vert. La montagne alentour est comme grêlée de grottes, d'une teinte chocolat qui blondit au lever du soleil. Les eaux sont turquoises par mer calme, avec quelques massifs plus sombres là où le sable laisse la place au coraux.
Une soixantaine de taches blanches qu'il faut aller voir…

Continuez, Sicut Erat, nous sommes impatients !

Jeter l'ancre, nager quelques brasses pour atteindre la grève en évitant de se lacérer pieds et mains sur les rochers incrustrés d'huitres. S'asseoir sur les débris de corail blanc et plisser les yeux pour ne laisser passer qu'un peu de la lumière du soleil levant.
Dans la baie de Mutrah, un navire de la Compagnie des Indes est au mouillage. Une chaloupe est mise à l'eau et sur les bancs de nage est posée une toile cousue.
A terre, derrière les échopes et les magasins des commerçants Indiens, un tailleur de pierre est à l'oeuvre.

Et grâce à vous nous y sommes aussi : merci

Mais le problème, c'est que moi je n'y étais pas... en 1870 ! Alors j'espère que les historiens me pardonneront la suite