Bienvenue à Lacan d'Argusac, centurion41, lenaig et UnVoyageur!

Les mois passent et les inscriptions sur ce forum se poursuivent...
De moins en moins de Patagons s'ignorent.
Un signe de plus que les jours que nous vivons sont propices à la révélation.
Une autre patrie, plus intime, plus chaleureuse existe.
Un refuge pour nos âmes malmenées par la folie de ce siècle qui s'enfonce un peu plus encore que le précédent dans l'indécence, la vulgarité, l'horreur...
Et même s'il ne faut pas renoncer ou lâcher prise, Notre Patagonie nous offre un bol d'air frais vivifiant quel que soit le point on porte le regard...
Bien chers Lacan d'Argusac, centurion41, lenaig et UnVoyageur, soyez donc les bienvenus parmi nous!

Que la découverte de ces terres virtuelles vous apporte toute la satisfaction que vous pouvez en attendre.

A vous lire,

Bienvenue cher compatriote patagon et languedocien...

Bienvenue, ou plutôt bon retour, centurion41!

Bienvenue parmi nous!

Bienvenue cher compatriote.

Et je salue au passage votre avatar très éloquent!

Bienvenue, Centurion!

Pouvons-nous également y déceler un clien d'oeil à Jean Lartéguy? Il nous arrive de croiser Boisfeuras, Glatigny et Esclavier sur nos sentiers venteux...

Bienvenue cher compatriote.
Quelle émotion cette rencontre des derniers Alakalufs doit représenter....!

Bienvenue sur le forum!

Bienvenue à vous, et puissiez-vous contribuer à redonner un petit coup de tonus à ce forum qui, parfois, hiberne un peu!

Et, comme Archange, j'aime beaucoup votre "avatar"!

François B. a écrit:Et, comme Archange, j'aime beaucoup votre "avatar"!

"Port-Tounens, we have a problem..."

Archange a écrit:Bienvenue, Centurion!

Pouvons-nous également y déceler un clien d'oeil à Jean Lartéguy? Il nous arrive de croiser Boisfeuras, Glatigny et Esclavier sur nos sentiers venteux...

oui c'est bien en souvenir du béret rouge que j'ai pris ce pseudo qui fut aussi le mien dans l'Organisation ;;; un peu de nostalgie ne fait jamais de mal si elle ne conduit pas à la désespérance!
et que vive le Royaume

Merci à tous de votre chaleureux accueil , la solitude des terres Fugéennes en est adoucie.
étant nouveau , je ne peux encore me connecter aux forums, mais je ne désespère pas !.

Argusac
Vice-consul territoires  presqu'île de Bages, du massif de Fontfroide et de Narbo Martius .
correspondant des Isles de la Madeleine et des Acadiens de la mer .

Bienvenue au patagon languedocien .. Bien agréable d'espérer voir un étendard vert-blanc-bleu flotter au vent dans votre coin ! ... Pas trop près des éoliennes.

Je suis d'accord avec vous , Il n'y a heureusement pas d'éoliennes dans le Royaume .
celà en détruirait la poésie .

Argusac

Conte Patagon









Victor Schœlcher est un homme que j’admire: en 1848, il réussit à faire adopter un décret abolissant l’esclavage en France. L’article un de la déclaration des Droits de l’homme et du citoyen de 1789 s’appliquait enfin dans notre belle nation après cinquante-neuf ans d’ignominie.



J’étais donc bien fier d’être de quart cette nuit du vingt décembre 1966 sur l’aviso de la Marine nationale portant le nom de cet humaniste.

Après une escale délicieuse à Montevideo, capitale de l’Uruguay, nous filions à dix-huit nœuds par nuit noire, attentifs à réussir notre atterrissage au radar sur le cap des Vierges qui marque l’entrée nord du détroit de Magellan.



Magellan, que voilà encore un homme que j’admire ! Il réussit le premier voyage autour du monde (1519-1522). Il laissa sa vie dans l’aventure et des cinq navires de l’expédition, seul un navire (si l’on excepte un lâche déserteur) revint à Séville avec dix-huit survivants. Le pire, mais j'ai du mal à le croire, est que ceux qui avaient misé sur l'expédition ont gagné de l'argent.

Dois-je l’avouer, au cours de ma carrière de quart en passerelle, j’étais souvent dans la nervosité : souvent de nuit, par temps de brume, par mauvais temps dans un fort trafic ou à proximité de côtes mal pavées.



Impossible de ne pas penser à ces valeureux marins qui ont ouvert la voie. Je songe, entre autres, à Cook, remarquable marin humaniste et hydrographe qui finit massacré dans le Pacifique. Naviguant de nuit au milieu des atolls invisibles, j’ai toujours mesuré ce que devait ressentir les hommes de quart ne disposant ni de cartes ni de radars. « Chapeau les anciens ! ».



On a embouqué le détroit en plein été sous un ciel d’hiver breton et j’ai tout de suite mesuré que les habitants sous ces latitudes devaient être des durs au mal. Une courte escale à Puntas Arénas me conforta dans le sentiment : « que boire un pastis en écoutant les cigales » était inconcevable en ces lieux ! Nous étions bien dans un enfer corse ou provençal !

Quoiqu’il en soit, mon sang breton me permettait de m'abstraire de ces austères conditions atmosphériques pour mieux apprécier la beauté exceptionnelle de ces paysages lointains.

Nous avons chenalé dans ce détroit, laissant de côté les baies inutiles et les ports d’enfer qui ne menaient à rien et, grâce à Magellan, nous avons mouillé le jour de Noël à Port-Eden. Il faisait froid et humide, le vent soufflait et nous étions de quart au mouillage machines au ralenti, paré à appareiller.



ALORS ; ils sont arrivés dans leurs pirogues rustiques, mes premiers patagons, misérables et grelottants en proposant ce qu'ils faisaient de plus beau: les maquettes grossières de leurs pirogues. Même à ce jour en écrivant ces lignes, j’en ai encore le cœur serré. Il y avait quelques femmes et des enfants qui nous imploraient. Pour le troc, nous nous sommes, je pense, mieux comportés que nos anciens, car le détroit utilisé après Magellan pour le commerce fut le théâtre d’ignominies envers les habitants maritimes de ces côtes désolées. L'enlèvement des femmes pour quelques jours était une pratique courante.

Le lendemain, jour de Noël, le vent ayant molli, nous fûmes autorisés à descendre à terre. La baleinière nous a largués sur une roche gluante : Bubu, Paul-Hubert et moi. Bubu, c’était un joyeux permanent qui vous rendait optimiste dès qu‘on l‘apercevait. Paul-Hubert s’il était plus grave cultivait un humour « so british ! » et réalisait avec son couteau des maquettes merveilleuses. J’aimais beaucoup ces deux compagnons et je leur en veux un peu de m’avoir quitté si vite.



La végétation était austère, bien que sans agressivité, tout était spongieux et gluant. Nous progressions lentement, mais bien équipés et avec un bon casse-croûte type Marine nationale (les meilleurs et les plus copieux). Le monde nous appartenait en ce jour de Noël ! Après avoir longé un village où les gamins disputaient un match de foot autour d’un ballon informe en peau de phoque, nous avons poursuivi le long du rivage sans même se demander où nous allions. Plus loin, il a bien fallu nous rendre à l’évidence, nous étions face à une rivière infranchissable et le périple prenait fin.



Soudain, on l’a vue sur l’autre rive : une Alakaluff, fortement charpentée nous faisant de grands signes. Elle a sauté dans sa pirogue et nous a fait traverser. On l’a senti immédiatement tous les trois, un conte de Noël nous tombait dessus au fin fond des canaux de Patagonie. On a partagé le repas de Noël ensemble dans leur hutte misérable ; le couple avait la trentaine et en paraissait soixante, tant ils étaient édentés. Dans un espagnol approximatif, nous avons pu nous dire l’essentiel et les yeux quand ils parlent le langage du cœur sont toujours compréhensibles. Après le déjeuner, ils nous ont fièrement fait visiter leur misérable plantation. Cela montait un peu et je portais sur mes épaules leur fils de trois ans qui était magnifique de vie et de beauté. Dans ce milieu désespérant, j’ai senti un peu d’espoir. Elle nous a ramené de l’autre côté de la rivière, puis s’est éloignée. Sur l’autre rive ses hommes disaient au revoir.



Avec Bubu et Paul-Hubert on s’est enfoncé à nouveau dans la nature spongieuse avec des embruns dans les yeux.



Ce jour-là j'ai su que j'étais devenu Patagon. Que vive la Patagonie, ma seconde patrie !

Beau conte lenaig ! En effet n'oublions pas nos alakalufs, vous avez raison de revenir aux racines de la fascination de Raspail. Qui se souvient des hommes est un des livres les plus poignants que j'aie lus.

Raconté par un ancien de la "Royale " , l'histoire en est encore plus intéressante ,
c'est vrai qu 'il faut veiller à rester dans les fondamentaux du rêve et du royaume
nourrir ce rêve par la référence aux anciens ( Bougainville ,Cook, Magellan ,Dumont d'Urville , Lapérouse ...) et aussi par nos actions .

Si j'osais un parallèle avec la physique , je dirais que notre Royaume est "quantique " il est là et ailleurs .

Bravo en tous cas pour l'histoire .

Bonjour ,
Me voici aux portes du royaume , j'ai posté tous les éléments à l'administrateur depuis quelques jours et je ne peux pas encore accéder aux différentes sections du forum ,
c'est dommage .

Argusac a écrit:Bonjour ,
Me voici aux portes du royaume , j'ai posté tous les éléments à l'administrateur depuis quelques jours et je ne peux pas encore accéder aux différentes sections du forum ,
c'est dommage .

Cher Argusac,

Notre, votre Royaume est celui de la patience et son temps n'est pas celui du commun…

Notre Grand Timonier de Magellan, que le Vent du Septentrion le tire délicatement de sa torpeur saisonnière, donnera incessamment bonne suite à vos démarches et vous fera accéder au Whallala patagon.

D'ici-là, servez-vous donc un pisco bien serré et que vos rêveries au coin du feu vous fassent déjà accéder aux terres oniriques d'Orélie le Grand.

Amitiés patagonnes,

Merci de votre message , mais c'est que croyant suivre  l'exemple de notre Roi Orélie Antoine , je voulais arriver en terre de Patagonie au
pas de charge , alors que la sagesse incline à plus de patience .

Je suivrais donc vos conseils au coin du feu , à l'abri dans mon tchelo .

amitiés patagones

Où sont les Patagons ? font ils l'ascension du fitz Roy , se sont ils égarés dans les canaux proches de l'île de Chiloé ? ou dans l'Estero Ultima Espéranza ? je suis bloqué dans l'Isla Lincoln devant réparer mon canot .

Vous avez raison de relever que l'activité du forum doit être relancée. Mais au fond, ce rythme est très patagon: parfois nous nous agitons, et le fil de discussion se couvre de messages, et à d'autres moments, comme c'est le cas ces temps-ci, nous hibernons, dans les brumes de Patagonie.

N'hésitez pas aussi et surtout à relancer notre vénéré admin (qui a une fâcheuse propension à s'assoupir au moindre pampero), dont la moindre des responsabilités est de vous parer des couleurs correspondant à votre rang de vice-consul et de vous permettre ainsi d'accéder à tous les recoins du forum.

Argusac a écrit:Où sont les Patagons ? font ils l'ascension du fitz Roy , se sont ils égarés dans les canaux proches de l'île de Chiloé ? ou dans l'Estero Ultima Espéranza ? je suis bloqué dans l'Isla Lincoln devant réparer mon canot .

Les Patagons doivent probablement hiberner perdus dans l'immensité patagonne en faisant de beaux rêves

Un grand merci pour votre récit. On dirait du Raspail et sur ce forum ce n'est pas un petit compliment.

Bienvenue parmi nous cher compatriote !