Furupari

Voici, chers amis, ce qui semble être un instrument de musique étrange autant que mystérieux, pour le moment, à tout le moins.
La seule mention que j'ai trouvée à son sujet est issue du Portrait de Dorian Gray, d'Oscar Wilde, dont je lis la traduction effectuée par le regretté Vladimir Volkoff. La voici :

« Il possédait les mystérieux furuparis des Indiens du río Negro que les femmes n'ont pas le droit de regarder et que les jeunes gens ne peuvent voir qu'après le jeûne et la bastonnade [...]. »

Oscar Wilde, c. 1890. Le Portrait de Dorian Gray, Le Livre de poche, Classique de poche, p. 183

Voilà qui est doublement mystérieux, puisque cet instrument l'était déjà pour Oscar Wilde et que l'on ne trouve pas plus d'informations à son sujet, sur internet pour le moins. Cela me convient tout à fait : un instrument de musique dont on ne connaît rien, si ce n'est le nom et qu'il est patagon. Merveilleux, je m'en fait joueur, si vous voulez bien.

Jolie trouvaille en effet, cher Gaël, et charmantes traditions que celles qui entourent cet instrument probablement parent du cor des Alpes, voire du Gaffophone...

Fondez-donc une Académie Patagonne, voire une clique virtuelle sur instruments inconnus.

A moins que ce ne soit une confusion entre "furupari" et "jurupari". Le jurupari est une trompette de cérémonie en bois, qui était utilisée par les Indiens du Brésil. Elle est constituée d'un tube en bois de paxiuba (un palmier d'Amazonie), enveloppé d'écorce de wallaba.
Cette trompette servait à vénérer le dieu Jurupari, dont le culte était réservé aux hommes (ce dieu avait tué sa mère, c'est peut-être pour ça). Les femmes n'avaient pas le droit de regarder cet instrument, sinon on les tuait. Pour les hommes il fallait attendre la puberté.

Source : Science & Conservation
Pour ceux qui veulent en savoir plus sur le
mythe de Jurupari

Bigre... cet instrument fait froid dans le dos.

Ceci étant, il doit y avoir une bonne centaine de "Rio Negro" en Amérique Latine. Le caractère patagon de ce singulier objet est donc pour le moins douteux, ce qui n'enlève rien à son intérêt...

Hop ! Un LVP de plus trouvé !

Oh, merci Clémence pour cette précision. Wilde écrit Furupari, mais nous connaissons les soucis de transcription des sons d'une langue amérindienne aux nôtres. Cet instrument est moins mystérieux, mais toujours intéressant.

En ce qui concerne le caractère patagon de l'instrument, il est vrai que j'ai institué unilatéralement qu'il s'agissait de la rive droite du fleuve qui marque la frontière nord de notre royaume. Il s'agit sans doute plus du rio Negro affluent de l'Amazone.

Ceci étant, les Mapuches ont de nombreux instruments traditionnels : les trutrukas, trompettes qui peuvent atteindre plus de deux mètres, le kultrun, une timbale de taille moyenne, la pifulka, sifflet de bois, les cascahuillas, des grelots avec lesquels ils s'ornementent, la wada, maracas de calebasse, le kinkulkawe, sorte d'arc à résonateur vocal, le trompo, sorte de guimbarde.... Et rien n'empêche d'ajouter qu'on entend en Patagonie les instruments venus de la Pampa et de Buenos Aires, et qu'on y joue les valses et les tangos populaires...
Un artiste parmi nous pourrait-il tenter une adaptation de notre hymne pour juripari et cascahuillas ?

Pour le jurupari voici une photo d'indiens en jouant, lors d'une fête :

C'est assez volumineux comme instrument.
Pour la musique mapuche, je vous rappelle l'existence d'un sujet (certes fort peu développé) : ici

j'aime beaucoup
les cascahuilas
ce doit être a base d'huile de noix

Idiophones ???? Non mais qui vous permet, espèce de capitaine Haddock !