La Miséricorde

Je n'ai pas encore reçu mon exemplaire de cet inédit du Consul Général.

Qui l'a déjà lu?

J'ai eu ce plaisir , le sujet est difficile , Jean Raspail démontre une fois encore son talent de conteur .
Il y a beaucoup de subtilité , un mélange de gravité et de légèreté ...
ce qui fait une vie humaine ,bref, comme je n'ai aucun talent de critique littéraire : Magnifique !

Un ami patagon m'a fait parvenir un article à propos de ce livre inachevé (que j'ai lu, mais le sujet me laisse un peu perplexe), effectivement la trame est véridique, puisque le héros est le curé d'Uruffe, dont j'ignorais tout avant de retrouver son histoire sur la toile. J'aurais aimé connaître la fin de ce roman. Le titre est bien trouvé. Ce qui m'a intriguée, c'est que le roman a été commencé bien avant la mort du "héros" véritable.

Je ne résiste pas.....

Je suis sur le point de terminer cet inédit. Et je n'ai qu'un seul regret: qu'il soit "inachevé"...

Il me semble que c'est le roman de Jean Raspail dans lequel il se "livre" le plus sur le plan spirituel. J'avais l'impression jusqu'ici que si le thème de la religion est très présent dans son oeuvre, il est souvent traité de façon formelle (nostalgie de la liturgie pré-conciliaire, regret des fastes anciens,...). Jean Raspail entoure sa foi personnelle de beaucoup de pudeur, et c'est éminemment respectable.

Avec "La Miséricorde", il semble vouloir aller un peu plus loin, et lever un coin de voile. Une forme de testament?

Et l'"Année de la Miséricorde" annoncée par le Saint Père est-elle une coïncidence? Je n'y crois pas...

J'ai laissé mon exemplaire inédit dans l'état et j'ai profité de a collection Bouquin pour lire cette oeuvre ultime.
Beaucoup de choses à dire, une belle réflexion où Raspail nous conduit au coeur d'un des plus beaux dons de Dieu donné par son Eglise: le pardon.
Il est toutefois très dur de mettre par écrit ce que l'on peut ressentir à la lecture de l'ouvrage, l'intensité qui s'en dégage frappe chacun différemment selon son vécu et ses opinions. L'oeuvre est assurément très riche, précise sur le plan juridique (droit canon, droit pénal religieux...) et une réflexion sur l'homme parfois troublante.
Un superbe cadeau que fait Raspail à ceux qui daigneront le lire, mais encore une fois nous pouvons remercier notre consul général pour son génie littéraire et son talent.

C'est effectivement le roman où il se livre le plus et c'est sans doute la raison de son inachèvement, je pense que Jean Raspail n'a pas voulu aller plus loin ,à cause de cela, je me suis rendu compte que cet avocat "c'était moi ".

Oyez, Oyez, Oyez, braves et valeureux compatriotes !!!!!  
Depuis une petite heure se trouve sur l'incontournable site de vente aux enchères en ligne un exemplaire numéroté de la rarissime Edition Originale (EO, pour les intimes...) de "La Miséricorde", l"un des plus rares textes de notre vénéré Consul Général.
Voici le lien spatiotemporel qui vous y conduira tout droit ! http://www.ebay.fr/itm/Edition-originale-de-Jean-Raspail-sur-grand-papier-La-Misericorde-/351863012827?hash=item51ecab7ddb:g:MIoAAOSw8w1X8mC9

Avis aux zzzamateurs !!!!  

C'est du très bon Raspail et il se lit avec plaisir. On s'y laisse prendre, mais on reste sur notre faim.
Il faut bien l'avouer, on aimerait qu'il continue, juste encore quelques pages, juste encore un peu ...

J'avoue avoir fait la fine bouche quand j'ai su qu'il fallait racheter des textes que je possédais déjà pour lire La Miséricorde.
Puis quand j'ai vu le prix d'un exemplaire d'une "EO"...

Mais je vais craquer, c'est sûr!

Finalement, il m'aura fallu attendre la fête des Pères de cette année pour lire "La Miséricorde".
Certes, l'ouvrage est court, mais ce n'est pas la seule raison pour laquelle je l'ai lu si vite.
Je crois que, plus vraisemblablement, c'est le fait qu'il nous confronte à nos croyances, à notre rapport à Dieu.
Ce rapport pétri de doute, de petits renoncements, voire d'un éloignement se faisant par imperceptibles touches, parfois jusqu'à la rupture qui paraît consommée.
Paraît, seulement, car, et c'est l'un des sens de « La Miséricorde, je pense, Dieu « reste là ».
A nos côtés.
Il ne perd rien de nos trajectoires, de nos errements parfois, de nos péchés véniels ou beaucoup plus graves, de nos aspirations à la bonté ou à la haine, à la joie ou au désespoir.
Et finalement, c'est bien plus souvent nous qui, nous pensant perdus pour Dieu ("comment pourrais-je avoir encore une once d'attention de Lui alors que je l'ai abandonné, imperceptiblement, chaque jour un peu plus jusqu'à la rupture!"), lui tournons le dos.
Certes, il y aussi, bien évidemment, l’histoire de ce prêtre – dont on n’apprend pas finalement pas grand-chose – et celle de cet Evêque qui pense que tout crime peut être racheté, y compris ceux commis par un serviteur de Dieu ou plutôt, que l’Eglise se doit de ne pas abandonner un pêcheur, puisque Dieu lui-même reste à ses côtés.
Peut-être peut-on deviner que l’Evêque aura transmis au prêtre fautif ce sentiment, lui qui semble si bien le mettre en œuvre lors de la reprise de son Ministère. Ainsi, aux hommes de Dieu il revient de donner les clefs aux pêcheurs pour retrouver Dieu.
C’est très « bateau » ce que je viens d’écrire !
Quoi qu’il en soit, on ne peut que regretter, quelles qu’en soient les raisons, que ce roman n’ait pas été achevé.
Il aurait pu être un excellent « Raspail ». L’un des meilleurs dans la catégorie « hors Patagonie ». Il est porté par une écriture toute en nuances - il me semble que parfois le mythe PTG nous fait passer à côté des qualités d'écrivains de Raspail -, un rythme assez lent qui se prête au thème et qui nous porte au fil des pages, jusqu’à ce malheureux « Ici s’interrompt le manuscrit de La Miséricorde. Il n’a jamais été achevé. »

Je vous renvoie plus haut à mon post du 23 mai 2015 avec la photo de la dédicace que Jean Raspail m'avait faite: "où l'auteur s'est plus engagé encore que d'habitude". Tout est dit!