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Voyage de Bougainville
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Le Royaume de Patagonie et d'Araucanie :: Qui se souvient des Hommes? :: Indiens de Patagonie et de Terre de Feu
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Voyage de Bougainville
Après les mapudunguneries qui nous ont fort éloigné du sujet, il est temps de revenir à nos guanacos. Voici des extraits du Chapitre VIII, 1ère partie, du Voyage autour du monde de Bougainville (1771), et qui décrivent les Patagons comme des êtres vigoureux et fort aimables... nous ne pourrons contredire Louis-Antoine (de Bougainville) sur ce point !
Frontispice :
Un peuple accueillant :
"Ce matin, les Patagons, qui toute la nuit avaient entretenu des feux au fond de la baie de Possession, élevèrent un pavillon blanc sur une hauteur, et nous y répondîmes en virant celui des vaisseaux. Ces Patagons étaient sans doute ceux que L'Étoile vit au mois de juin 1766 dans la baie Boucault, auxquels on laissa ce pavillon en signe d'alliance. Le soin qu'ils ont pris de le conserver annonce des hommes doux, fidèles à leur parole ou du moins reconnaissants des présents qu'on leur a faits.
Nous aperçûmes aussi fort distinctement, lorsque nous fûmes dans le goulet, une vingtaine d'hommes sur la Terre de Feu. Ils étaient couverts de peaux et couraient à toutes jambes le long de la côte suivant notre route. Ils paraissaient même de temps en temps nous faire des signes avec la main, comme s'ils eussent désiré que nous allassions à eux. Selon le rapport des Espagnols, la nation qui habite cette partie des Terres de Feu n'a rien des mœurs cruelles de la plupart des sauvages. Ils accueillirent avec beaucoup d'humanité l'équipage du vaisseau La Conception qui se perdit sur leur côte en 1765. Ils lui aidèrent même à sauver une partie des marchandises de la cargaison, et à élever des hangars pour les mettre à l'abri."
La rencontre, le 8 décembre 1767 :
"A peine avions-nous mis pied à terre, que nous vîmes venir à nous six Américains à cheval et au grand galop. Ils descendirent de cheval à cinquante pas, et sur-le-champ accoururent au-devant de nous en criant chaoua. En nous joignant ils tendaient les mains et les appuyaient contre les nôtres. Ils nous serraient ensuite entre leurs bras, répétant à tue-tête chaoua, chaoua que nous répétions comme eux. Ces bonnes gens parurent très joyeux de notre arrivée. Deux des leurs, qui tremblaient en venant à nous, ne furent pas longtemps sans se rassurer. Après beaucoup de caresses réciproques, nous fîmes apporter de nos canots des galettes et un peu de pain frais que nous leur distribuâmes et qu'ils mangèrent avec avidité. A chaque instant leur nombre augmentait ; bientôt il s'en ramassa une trentaine parmi lesquels il y avait quelques jeunes gens et un enfant de huit à dix ans. Tous vinrent à nous avec confiance et nous firent les mêmes caresses que les premiers. Ils ne paraissaient point étonnés de nous voir et en imitant avec la voix le bruit de nos fusils, ils nous faisaient entendre que ces armes leur étaient connues. Ils paraissaient attentifs à faire ce qui pouvait nous plaire."
Echange de bons procédés :
"Nous échangeâmes quelques bagatelles précieuses à leurs yeux contre des peaux de guanaques et de vigognes. Ils nous demandèrent par signes du tabac à fumer, et le rouge semblait les charmer : aussitôt qu'ils apercevaient sur nous quelque chose de cette couleur, ils venaient y passer la main dessus et témoignaient en avoir grande envie. Au reste, à chaque chose qu'on leur donnait, à chaque caresse qu'on leur faisait, le chaoua recommençait, c'étaient des cris à étourdir. On s'avisa de leur faire boire de l'eau-de-vie, en ne leur en laissant prendre qu'une gorgée à chacun. Dès qu'ils l'avaient avalée, ils se frappaient avec la main sur la gorge et poussaient en soufflant un son tremblant et inarticulé qu'ils terminaient par un roulement avec les lèvres. Tous firent la même cérémonie qui nous donna un spectacle assez bizarre."
Bougainville rapporte avec humour le comportement des Patagons :
"Lorsqu'ils virent que nous partions, ils nous accompagnèrent au bord de la mer ; un Patagon chantait pendant cette marche. Quelques-uns se mirent dans l'eau jusqu'aux genoux pour nous suivre plus longtemps. Arrivés à nos canots, il fallait avoir l'œil à tout. Ils saisissaient tout ce qui leur tombait sous la main. Un d'eux s'était emparé d'une faucille; on s'en aperçut, et il la rendit sans résistance. Avant que de nous éloigner, nous vîmes encore grossir leur troupe par d'autres qui arrivaient incessamment à toute bride. Nous ne manquâmes pas en nous séparant d'entonner un chaoua dont toute la côte retentit."
Frontispice :
Un peuple accueillant :
"Ce matin, les Patagons, qui toute la nuit avaient entretenu des feux au fond de la baie de Possession, élevèrent un pavillon blanc sur une hauteur, et nous y répondîmes en virant celui des vaisseaux. Ces Patagons étaient sans doute ceux que L'Étoile vit au mois de juin 1766 dans la baie Boucault, auxquels on laissa ce pavillon en signe d'alliance. Le soin qu'ils ont pris de le conserver annonce des hommes doux, fidèles à leur parole ou du moins reconnaissants des présents qu'on leur a faits.
Nous aperçûmes aussi fort distinctement, lorsque nous fûmes dans le goulet, une vingtaine d'hommes sur la Terre de Feu. Ils étaient couverts de peaux et couraient à toutes jambes le long de la côte suivant notre route. Ils paraissaient même de temps en temps nous faire des signes avec la main, comme s'ils eussent désiré que nous allassions à eux. Selon le rapport des Espagnols, la nation qui habite cette partie des Terres de Feu n'a rien des mœurs cruelles de la plupart des sauvages. Ils accueillirent avec beaucoup d'humanité l'équipage du vaisseau La Conception qui se perdit sur leur côte en 1765. Ils lui aidèrent même à sauver une partie des marchandises de la cargaison, et à élever des hangars pour les mettre à l'abri."
La rencontre, le 8 décembre 1767 :
"A peine avions-nous mis pied à terre, que nous vîmes venir à nous six Américains à cheval et au grand galop. Ils descendirent de cheval à cinquante pas, et sur-le-champ accoururent au-devant de nous en criant chaoua. En nous joignant ils tendaient les mains et les appuyaient contre les nôtres. Ils nous serraient ensuite entre leurs bras, répétant à tue-tête chaoua, chaoua que nous répétions comme eux. Ces bonnes gens parurent très joyeux de notre arrivée. Deux des leurs, qui tremblaient en venant à nous, ne furent pas longtemps sans se rassurer. Après beaucoup de caresses réciproques, nous fîmes apporter de nos canots des galettes et un peu de pain frais que nous leur distribuâmes et qu'ils mangèrent avec avidité. A chaque instant leur nombre augmentait ; bientôt il s'en ramassa une trentaine parmi lesquels il y avait quelques jeunes gens et un enfant de huit à dix ans. Tous vinrent à nous avec confiance et nous firent les mêmes caresses que les premiers. Ils ne paraissaient point étonnés de nous voir et en imitant avec la voix le bruit de nos fusils, ils nous faisaient entendre que ces armes leur étaient connues. Ils paraissaient attentifs à faire ce qui pouvait nous plaire."
Echange de bons procédés :
"Nous échangeâmes quelques bagatelles précieuses à leurs yeux contre des peaux de guanaques et de vigognes. Ils nous demandèrent par signes du tabac à fumer, et le rouge semblait les charmer : aussitôt qu'ils apercevaient sur nous quelque chose de cette couleur, ils venaient y passer la main dessus et témoignaient en avoir grande envie. Au reste, à chaque chose qu'on leur donnait, à chaque caresse qu'on leur faisait, le chaoua recommençait, c'étaient des cris à étourdir. On s'avisa de leur faire boire de l'eau-de-vie, en ne leur en laissant prendre qu'une gorgée à chacun. Dès qu'ils l'avaient avalée, ils se frappaient avec la main sur la gorge et poussaient en soufflant un son tremblant et inarticulé qu'ils terminaient par un roulement avec les lèvres. Tous firent la même cérémonie qui nous donna un spectacle assez bizarre."
Bougainville rapporte avec humour le comportement des Patagons :
"Lorsqu'ils virent que nous partions, ils nous accompagnèrent au bord de la mer ; un Patagon chantait pendant cette marche. Quelques-uns se mirent dans l'eau jusqu'aux genoux pour nous suivre plus longtemps. Arrivés à nos canots, il fallait avoir l'œil à tout. Ils saisissaient tout ce qui leur tombait sous la main. Un d'eux s'était emparé d'une faucille; on s'en aperçut, et il la rendit sans résistance. Avant que de nous éloigner, nous vîmes encore grossir leur troupe par d'autres qui arrivaient incessamment à toute bride. Nous ne manquâmes pas en nous séparant d'entonner un chaoua dont toute la côte retentit."
Clémence- Officier de la Couronne d'Acier
- Nombre de messages : 2298
Age : 53
Localisation : Amiens
Date d'inscription : 27/04/2008
Voyage de Bougainville, suite
Description physique des Patagons :
"Ces Américains sont les mêmes que ceux vus par L'Etoile en 1766. Un de nos matelots qui était alors sur cette flûte en a reconnu un qu'il avait vu dans le premier voyage. Ces hommes sont d'une belle taille ; parmi ceux que nous avons vus, aucun n'était au-dessous de cinq pieds cinq à six pouces, ni au-dessus de cinq pieds neuf à dix pouces ; les gens de L'Etoile en avaient vu dans le précédent voyage plusieurs de six pieds. Ce qu'ils ont de gigantesque, c'est leur énorme carrure, la grosseur de leur tête et l'épaisseur de leurs membres. Ils sont robustes et bien nourris, leurs nerfs sont tendus, leur chair est ferme et soutenue, c'est l'homme qui, livré à la nature et à un aliment plein de sucs, a pris tout l'accroissement dont il est susceptible ; leur figure n'est ni dure ni désagréable, plusieurs l'ont jolie ; leur visage est rond et un peu plat ; leurs yeux sont vifs ; leurs dents extrêmement blanches, n'auraient pour Paris que le défaut d'être larges ; ils portent de longs cheveux noirs attachés sur le sommet de la tête. J'en ai vu qui avaient sous le nez des moustaches plus longues que fournies. Leur couleur est bronzée comme l'est sans exception celle de tous les Américains, tant de ceux qui habitent la zone torride, que de ceux qui y naissent dans les zones tempérées et glaciales. Quelques-uns avaient les joues peintes en rouge ; il nous a paru que leur langue était douce, et rien n'annonce en eux un caractère féroce."
Leur vêture :
"L'habillement de ces Patagons est le même à peu près que celui des Indiens de la rivière de la Plata ; c'est un simple bragué de cuir qui leur couvre les parties naturelles, et un grand manteau de peaux de guanaques ou de sourillos, attaché autour du corps avec une ceinture ; il descend jusqu'aux talons et ils laissent communément retomber en arrière la partie faite pour couvrir les épaules ; de sorte que, malgré la rigueur du climat, ils sont presque toujours nus de la ceinture en haut. L'habitude les a sans doute rendus insensibles au froid ; car quoique nous fussions ici en été, le thermomètre de Réaumur n'y avait encore monté qu'un seul jour à dix degrés au-dessus de la congélation. Ils ont des espèces de bottines de cuir de cheval ouvertes par-derrière, et deux ou trois avaient autour du jarret un cercle de cuivre d'environ deux pouces de largeur. Quelques-uns de nos messieurs ont aussi remarqué que deux des plus jeunes avaient de ces grains de rassade dont on fait des colliers."
Leur équipement :
"Les seules armes que nous leur ayons vues sont deux cailloux ronds attachés aux deux bouts d'un boyau cordonné, semblables à ceux dont on se sert dans toute cette partie de l'Amérique, et que nous avons décrits plus haut. Ils avaient aussi de petits couteaux de fer, dont la lame était épaisse d'un pouce et demi à deux pouces. Ces couteaux de fabrique anglaise leur avaient vraisemblablement été donnés par M. Byron. Leurs chevaux, petits et fort maigres, étaient sellés et bridés à la manière des habitants de la rivière de la Plata. Un Patagon avait à sa selle des clous dorés, des étriers de bois recouverts d'une lame de cuivre, une bride en cuir tressé, enfin tout un harnais espagnol."
Leur nourriture :
"Leur nourriture principale paraît être la moelle et la chair de guanaques et de vigognes. Plusieurs en avaient des quartiers attachés sur leurs chevaux, et nous leur en avons vu manger des morceaux crus. Ils avaient aussi avec eux des chiens petits et vilains, lesquels, ainsi que leurs chevaux, boivent de l'eau de mer, l'eau douce étant fort rare sur cette côte et même sur le terrain."
Leurs moeurs :
"Aucun d'eux ne paraissait avoir de supériorité sur les autres ; ils ne témoignaient même aucune espèce de déférence pour deux ou trois vieillards qui étaient dans cette bande. Il est très remarquable que plusieurs nous ont dit les mots espagnols suivants : magnana, muchacho, bueno chico, capitan. Je crois que cette nation mène la même vie que les Tartares. Errant dans les plaines immenses de l'Amérique méridionale, sans cesse à cheval, hommes, femmes et enfants, suivant le gibier ou les bestiaux dont ces plaines sont couvertes, se vêtissant et se cabanant avec des peaux, ils ont encore vraisemblablement avec les Tartares cette ressemblance, qu'ils vont piller les caravanes des voyageurs. Je terminerai cet article en disant que nous avons depuis trouvé dans la mer Pacifique une nation d'une taille plus élevée que ne l'est celle des Patagons."
Et c'était mon 300ème message
"Ces Américains sont les mêmes que ceux vus par L'Etoile en 1766. Un de nos matelots qui était alors sur cette flûte en a reconnu un qu'il avait vu dans le premier voyage. Ces hommes sont d'une belle taille ; parmi ceux que nous avons vus, aucun n'était au-dessous de cinq pieds cinq à six pouces, ni au-dessus de cinq pieds neuf à dix pouces ; les gens de L'Etoile en avaient vu dans le précédent voyage plusieurs de six pieds. Ce qu'ils ont de gigantesque, c'est leur énorme carrure, la grosseur de leur tête et l'épaisseur de leurs membres. Ils sont robustes et bien nourris, leurs nerfs sont tendus, leur chair est ferme et soutenue, c'est l'homme qui, livré à la nature et à un aliment plein de sucs, a pris tout l'accroissement dont il est susceptible ; leur figure n'est ni dure ni désagréable, plusieurs l'ont jolie ; leur visage est rond et un peu plat ; leurs yeux sont vifs ; leurs dents extrêmement blanches, n'auraient pour Paris que le défaut d'être larges ; ils portent de longs cheveux noirs attachés sur le sommet de la tête. J'en ai vu qui avaient sous le nez des moustaches plus longues que fournies. Leur couleur est bronzée comme l'est sans exception celle de tous les Américains, tant de ceux qui habitent la zone torride, que de ceux qui y naissent dans les zones tempérées et glaciales. Quelques-uns avaient les joues peintes en rouge ; il nous a paru que leur langue était douce, et rien n'annonce en eux un caractère féroce."
Leur vêture :
"L'habillement de ces Patagons est le même à peu près que celui des Indiens de la rivière de la Plata ; c'est un simple bragué de cuir qui leur couvre les parties naturelles, et un grand manteau de peaux de guanaques ou de sourillos, attaché autour du corps avec une ceinture ; il descend jusqu'aux talons et ils laissent communément retomber en arrière la partie faite pour couvrir les épaules ; de sorte que, malgré la rigueur du climat, ils sont presque toujours nus de la ceinture en haut. L'habitude les a sans doute rendus insensibles au froid ; car quoique nous fussions ici en été, le thermomètre de Réaumur n'y avait encore monté qu'un seul jour à dix degrés au-dessus de la congélation. Ils ont des espèces de bottines de cuir de cheval ouvertes par-derrière, et deux ou trois avaient autour du jarret un cercle de cuivre d'environ deux pouces de largeur. Quelques-uns de nos messieurs ont aussi remarqué que deux des plus jeunes avaient de ces grains de rassade dont on fait des colliers."
Leur équipement :
"Les seules armes que nous leur ayons vues sont deux cailloux ronds attachés aux deux bouts d'un boyau cordonné, semblables à ceux dont on se sert dans toute cette partie de l'Amérique, et que nous avons décrits plus haut. Ils avaient aussi de petits couteaux de fer, dont la lame était épaisse d'un pouce et demi à deux pouces. Ces couteaux de fabrique anglaise leur avaient vraisemblablement été donnés par M. Byron. Leurs chevaux, petits et fort maigres, étaient sellés et bridés à la manière des habitants de la rivière de la Plata. Un Patagon avait à sa selle des clous dorés, des étriers de bois recouverts d'une lame de cuivre, une bride en cuir tressé, enfin tout un harnais espagnol."
Leur nourriture :
"Leur nourriture principale paraît être la moelle et la chair de guanaques et de vigognes. Plusieurs en avaient des quartiers attachés sur leurs chevaux, et nous leur en avons vu manger des morceaux crus. Ils avaient aussi avec eux des chiens petits et vilains, lesquels, ainsi que leurs chevaux, boivent de l'eau de mer, l'eau douce étant fort rare sur cette côte et même sur le terrain."
Leurs moeurs :
"Aucun d'eux ne paraissait avoir de supériorité sur les autres ; ils ne témoignaient même aucune espèce de déférence pour deux ou trois vieillards qui étaient dans cette bande. Il est très remarquable que plusieurs nous ont dit les mots espagnols suivants : magnana, muchacho, bueno chico, capitan. Je crois que cette nation mène la même vie que les Tartares. Errant dans les plaines immenses de l'Amérique méridionale, sans cesse à cheval, hommes, femmes et enfants, suivant le gibier ou les bestiaux dont ces plaines sont couvertes, se vêtissant et se cabanant avec des peaux, ils ont encore vraisemblablement avec les Tartares cette ressemblance, qu'ils vont piller les caravanes des voyageurs. Je terminerai cet article en disant que nous avons depuis trouvé dans la mer Pacifique une nation d'une taille plus élevée que ne l'est celle des Patagons."
Et c'était mon 300ème message
Clémence- Officier de la Couronne d'Acier
- Nombre de messages : 2298
Age : 53
Localisation : Amiens
Date d'inscription : 27/04/2008
Re: Voyage de Bougainville
Je me permets, après ces 2 extraordinaires postes d'ajouter ma simple contribution en mettant le dessin d'un Patagon qui se trouve dans le livre sus-cité de Bougainvile.
Le dessin illustre tout à fait les propos de l'auteur.
Le dessin illustre tout à fait les propos de l'auteur.
Stéphane T- Commandeur de l'Etoile du Sud
- Nombre de messages : 157
Age : 54
Localisation : Coetquidan (56)
Date d'inscription : 23/10/2008
Re: Voyage de Bougainville
Il y a également le dessin d'un village Patagon de la Baie de "Good Success". Ce sont les seules illustrations sur les patagons dans cet magnifique ouvrage.
Stéphane T- Commandeur de l'Etoile du Sud
- Nombre de messages : 157
Age : 54
Localisation : Coetquidan (56)
Date d'inscription : 23/10/2008
Re: Voyage de Bougainville
Magnifique, Stéphane, merci beaucoup !
Clémence- Officier de la Couronne d'Acier
- Nombre de messages : 2298
Age : 53
Localisation : Amiens
Date d'inscription : 27/04/2008
Re: Voyage de Bougainville
merci Clémence, c'est très intéressant, et en plus je trouve que Bougainville a un style très agréable à lire.
Isabelle- Officier de l'Etoile du Sud
- Nombre de messages : 96
Age : 61
Date d'inscription : 24/01/2010
Supplément au "Voyage de Bougainville"
A peine un an après la parution du Voyage de Bougainville, le philosophe Denis Diderot écrit le Supplément au Voyage de Bougainville. Rédigée sous la forme d'un dialogue entre A et B (Diderot devait être en panne d'imagination, et c'est beaucoup moins dôle que les dialogues entre Un et deux de Dubillard), cette œuvre se montre assez critique sur Bougainville et ses observations, ce qui est assez "gonflé" de la part de quelqu'un qui n'a jamais mis les pieds sur le continent américain.
Voici le passage du texte de Diderot qui fait écho à ce que Bougainville écrivait sur les Patagons :
"A. Il y a des choses singulières dans ce voyage de Bougainville.
B. Beaucoup.
[...]
A. Et ces Patagons, dont le docteur Maty et l’académicien La Condamine ont fait tant de bruit ?
B. Ce sont de bonnes gens qui viennent à vous, et qui vous embrassent en criant "Chaoua" ; forts, vigoureux,toutefois n’excédant guère la hauteur de cinq pieds cinq à six pouces ; n’ayant d’énorme que leur corpulence, la grosseur de leur tête et l’épaisseur de leurs membres.
Né avec le goût du merveilleux, qui exagère tout autour de lui, comment l’homme laisserait-il une juste proportion aux objets, lorsqu’il a, pour ainsi dire, à justifier le chemin qu’il a fait, et la peine qu’il s’est donnée pour les aller voir au loin ?
A. Et du sauvage, qu’en pense-t-il ?
B. C’est, à ce qu’il paraît, de la défense journalière contre les bêtes, qu’il tient le caractère cruel qu’on lui remarque quelquefois. Il est innocent et doux, partout où rien ne trouble son repos et sa sécurité. Toute guerre naît d’une prétention commune à la même propriété. L’homme civilisé a une prétention commune, avec l’homme civilisé, à la possession d’un champ dont ils occupent les deux extrémités ; et ce champ devient un sujet de dispute entre eux.
A. Et le tigre a une prétention commune, avec l’homme sauvage, à la possession d’une forêt ; et c’est la première des prétentions, et la cause de la plus ancienne des guerres…"
On voit comment le philosophe met en doute les descriptions de Bougainville et ironise sur sa capacité à exagérer. On pourrait rétorquer à Diderot "Né avec le goût de la philosophie, qui cherche à polémiquer sur tout, comment le philosophe s'empêcherait-il de tirer vers ce qu'il a l'intention de démontrer, lorsqu’il a, pour ainsi dire, à justifier son esprit supérieur et sa volonté de tout juger ?
Voici le passage du texte de Diderot qui fait écho à ce que Bougainville écrivait sur les Patagons :
"A. Il y a des choses singulières dans ce voyage de Bougainville.
B. Beaucoup.
[...]
A. Et ces Patagons, dont le docteur Maty et l’académicien La Condamine ont fait tant de bruit ?
B. Ce sont de bonnes gens qui viennent à vous, et qui vous embrassent en criant "Chaoua" ; forts, vigoureux,toutefois n’excédant guère la hauteur de cinq pieds cinq à six pouces ; n’ayant d’énorme que leur corpulence, la grosseur de leur tête et l’épaisseur de leurs membres.
Né avec le goût du merveilleux, qui exagère tout autour de lui, comment l’homme laisserait-il une juste proportion aux objets, lorsqu’il a, pour ainsi dire, à justifier le chemin qu’il a fait, et la peine qu’il s’est donnée pour les aller voir au loin ?
A. Et du sauvage, qu’en pense-t-il ?
B. C’est, à ce qu’il paraît, de la défense journalière contre les bêtes, qu’il tient le caractère cruel qu’on lui remarque quelquefois. Il est innocent et doux, partout où rien ne trouble son repos et sa sécurité. Toute guerre naît d’une prétention commune à la même propriété. L’homme civilisé a une prétention commune, avec l’homme civilisé, à la possession d’un champ dont ils occupent les deux extrémités ; et ce champ devient un sujet de dispute entre eux.
A. Et le tigre a une prétention commune, avec l’homme sauvage, à la possession d’une forêt ; et c’est la première des prétentions, et la cause de la plus ancienne des guerres…"
On voit comment le philosophe met en doute les descriptions de Bougainville et ironise sur sa capacité à exagérer. On pourrait rétorquer à Diderot "Né avec le goût de la philosophie, qui cherche à polémiquer sur tout, comment le philosophe s'empêcherait-il de tirer vers ce qu'il a l'intention de démontrer, lorsqu’il a, pour ainsi dire, à justifier son esprit supérieur et sa volonté de tout juger ?
Clémence- Officier de la Couronne d'Acier
- Nombre de messages : 2298
Age : 53
Localisation : Amiens
Date d'inscription : 27/04/2008
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