" Qui se souvient des hommes " - Isla Navarino - Mejillones

15 mars 2019  -  Isla Navarino - Bahia Mejillones - Cementerio indígenas (Cimetière des indigènes)

Nous avons visité à Bahia Mejillones (la baie des moules) le cimetière indigène de Mejillones. Il est en restauration et fermé « Closed Cerrado  maintenancia » mais il est possible d’y pénétrer.
Déclaré  « Monumento Nacional » en juin 1976, c’est probablement le monument national le moins visité du monde situé à une heure de au bord de la piste de Puerto Williams, face au Canal Beagle.

C’est un  petit carré de terre entouré d’arbres où sont enterrées les dernières familles Yagans ; des bornes marquent les tombes, quelques croix blanches couchées par le vent et trois stèles en bois gravées et fichées dans le sol …  un petit enclos en fer forgé surmonté d’une grande croix. Des noms espagnols, Alvarez, Torres et Clemente,  la christianisation est passée par là…

Subsistent parmi les trois les stèles encore debout mais presque illisibles celles des familles Torres, Alvarez,et  Clemente.  Sur la stèle de la famille Clemente,  en 1999, Jean Raspail  avait écrit dans « Adios Tierra Del Fuego »… «  Sur la stèle de la famille Clemente, sept noms. Le cinquième est celui de Daniel Juan Alakaluf, mort en 1953 » … un émigré accueilli par la communauté Yagan ; vingt ans plus tard, la stèle  « familia Clemente » est toujours là fichée dans le sol, mais les inscriptions ont été effacées par le temps.

La nouvelle clôture en bois est repeinte en blanc. Un tas de bois est entassé à côté l’entrée en bord de piste. Pêle-mêle sur le tas, il y a des débris de clôture et trois  stèles où les noms des familles ne sont pas totalement effacés…
L’une d’elles, porte le nom de la famille Calderon, c’est le patronyme de la dernière représentante des Yagan, Cristina Calderon qui habite à Villa Ukika non loin de Puerto Williams…  
Ces plaques disparaitront elles ?

Nous sommes choqués de ce qui nous semble un manque de respect pour ces morts … une sorte de profanation de leurs sépultures… mais qui se souvient d’eux ?